Par Ernest Pignon-Ernest et Pierre-Louis Basse
Parution le 26 avril 2024
Collection Beaux livres

Extrait
C’est d’abord l’histoire d’une rencontre. Celle entre Ernest Pignon-Ernest, l’un des plus grands plasticiens français, connu pour avoir été l’un des précurseurs de l’art urbain, récemment installé à l’Académie des Beaux-Arts, et Pierre-Louis Basse, écrivain à la vingtaine d’ouvrages, fervent amoureux du sport et qui n’a jamais cessé d’en faire un objet culturel à part entière.
Cette rencontre sonne comme une évidence. L’un proposant plus d’une centaine de dessins. C’est le travail d’un Maître. L’autre lui prêtant sa plume. Et quelle plume là encore ! Le résultat : un livre où une trentaine de figures de l’olympisme, d’Owens à Riner en passant par Zátopek, Fosbury, Besson, Comăneci, Spitz, Borzov ou Clay, sont sublimées. Un ouvrage qui raconte les Jeux olympiques à travers celles et ceux qui ont créé une rupture dans l’art de leur sport.
Un livre unique.
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Les jeux se dessinent
Thierry Rey
Il ne faut jamais faire de projets, surtout en ce qui concerne l’avenir. » Certains traits d’humour peuvent coller aux basques d’un gamin qui n’a jamais eu froid aux yeux. Tenez : c’est jour de bac pour l’élève Thierry Rey. Il raconte : « Je me suis levé ce matin. J’ai vu qu’il pleuvait et que ça caillait dehors. Du coup, je me suis recouché. » On dirait le début d’un bon roman de gare. Le jeune Thierry prit le bon train. Le futur champion olympique devait avoir dix-sept ans. Il préférait mettre des ippons sur le tatami à l’INSEP plutôt qu’aller à la pêche à un diplôme dont il ne parvenait pas à mesurer l’importance. C’est un 1 er avril qu’il débuta le judo. Il avait onze ans. Il était tout sauf un poisson. Plutôt une promesse de muscles et de malice. Avec Thierry Rey, on pourrait ajouter cette jolie devise de Picasso : « Je ne cherche pas, je trouve. »
La ruée vers l’or.

Teddy Riner
C’est une forme d’enchantement. Cet homme si grand – 2 m 04 –, si lourd – 130 à 150 kilos –, qui danse là-bas pour fêter son titre de champion olympique… Londres 2012, Rio 2016, au fond, qu’importe. Une fois alignés les onze titres de champion du monde, le premier sacre à dix-huit ans, les conquêtes européennes, les tournois prestigieux, c’est ailleurs que le regard devrait se poser. On dirait que l’accumulation des titres boursoufle une gloire nichée dans quelques replis fabuleux. On voudrait remonter le temps de cet ours si merveilleusement bien léché.
La ruée vers l’or.

Abebe Bikila
Il a vingt-huit ans, cet inconnu, et il court pieds nus sur le bitume de Rome. C’est simple comme bonjour : les chaussures de sport lui donnent des ampoules. Certes, il y a cette accélération effarante au 41e kilomètre – au revoir et merci à celui qui était le grand favori de l’épreuve, le Marocain Abdeslam Radi –, certes encore, le record du monde du marathon va tomber. Mais il y a autre chose derrière ce moment Bikila. Nul besoin de sonoriser les quelques derniers cent mètres de l’épreuve.
La ruée vers l’or.
